Je m’imagine déjà bien les Alsaciens riant comme jamais à la vue du sujet que j’ai souhaité évoquer cette semaine. Je suis en effet bourguignonne et n’avais encore jamais fait de Kouglof moi-même. Résidant désormais dans un pays où il fait partie des gâteaux traditionnels, je devais me lancer !
Une de mes collègues, die Gugelhupfkönigin (la reine du Kouglof comme je la surnomme) en apportait très souvent au travail. J’adorais cela, mais je ne sais si cela était dû à sa forme, je m’imaginais qu’elle devait passer des heures et des heures à en faire un. Je lui demandai tout de même sa recette et quelques conseils. Quelle ne fut sa réaction lorsqu’elle lut que j’avais écrit Kouglof. Elle rit et me répéta au moins dix fois le nom de ce gâteau en allemand, Gugelhupf. Je ne comprenais pas ! Selon moi je l’avais correctement écrit. Elle décida alors d’épeler le mot G-U-G-E-L-H-U-P-F. Moi qui pensais que mon niveau d’allemand n’était pas si mal, je rejoignais mon bureau quelque peu déprimée mais la bouche pleine. Je compris alors que le Kouglof ne serait pas qu’un défi culinaire mais bien un défi culturel et linguistique, et j’allais le relever !
Il m’a fallu du temps, mais un jour je craquais. Des moules à Kouglof bien brillants me faisaient de l’œil au supermarché. D’un geste bref et assuré, l’un d’eux atterrit dans mon caddy. Je ne pourrais vous décrire ma fierté à la caisse quand je déposais mon moule sur le tapis. Arrivée à la maison, une question se posa, comment lui trouver une place ? Pas facile par sa forme à caser dans une petite cuisine. Je compris ainsi rapidement l’intérêt qu’ont de nombreuses personnes à en faire un objet de décoration.
J’eus besoin d’un certain temps pour l’utiliser, mais un soir en semaine, à 21h, je me décidai. J’étais on ne peut plus excitée à l’idée de faire mon premier Kouglof. Cela ne prit point trop de temps et je n’avais qu’une envie, verser la pâte dans le moule. Voyez le résultat !
Ainsi je vous conseille de surtout bien beurrer et bien fariner le moule avant d’y mettre la pâte.
La deuxième fois, c’était la bonne ! (Vous le voyez en haut de l’article). C’était à l’occasion de l’anniversaire d’une amie et je peux vous dire que j’ai bien épaté la galerie. Des félicitations de toutes parts caressaient mon égo. Cependant, je dois vous avouer que je le trouvais un peu sec, mais je vais m’y remettre ! C’est délicieux avec un café, un thé ou du vin mousseux ou bien doux.
Voici ma recette, recette traditionnelle autrichienne sans levure (mais qui monte quand même !) :
Recette pour un kouglof (moule de taille standard)
Ingrédients :
300 g de beurre
150 g de sucre glacé
150 g de sucre cristallisé
7 œufs
240 g de farine
60 g de raisins secs (préalablement trempés dans du rhum si vous le souhaitez)
1 sachet de sucre vanillé
L’écorce râpée d’un demi-citron
Du beurre et de la farine pour le moule
Du sucre glace pour saupoudrer le gâteau
Déroulement :
Sortez votre beurre à l’avance pour qu’il ramollisse.
Travaillez le beurre avec le sucre glace jusqu’à obtenir un mélange mousseux.
Faites préchauffer votre four à 180 °C.
Ajoutez l’un après l’autre 3 œufs battus au mélange. Incorporez-y ensuite 4 jaunes d’œufs, le sucre vanillé et l’écorce de citron, et enfin les raisins secs. Montez les 4 blancs restant en neige avec le sucre cristallisé. Incorporez-les délicatement à la pâte puis ajoutez-y petit à petit la farine.
Beurrez et farinez bien votre moule à kouglof. Versez-y la pâte et enfournez-le pendant environ une heure à 180 °C. Vérifiez la cuisson de temps à autre.
Avant de le servir, saupoudrez-le de sucre glace.
Autre Kouglof : celui aux graines de courge !
