Faire ses courses en Autriche, une expérience inoubliable !

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En préparant des portraits de lecteurs, je me rendis compte que le marathon des courses à l’autrichienne hantait nombre d’expatriés. Je remarquai alors que je m’étais assez bien faite à tout ce système concernant l’achat de produits de première nécessité. Avais-je oublié ce par quoi j’étais moi aussi passée ? Toutes ces épreuves du combattant pour arriver à concocter un plat de ma région. Le jambon au Chablis (mon plat bourguignon préféré) nécessite en effet des échalotes, de l’estragon ainsi que des tranches épaisses de jambon à l’os. A mon arrivée en Autriche, sans véritables connaissances en allemand, je peux vous dire que toute cette histoire s’est souvent terminée en quiche lorraine si vous voyez ce que je veux dire. Très scolaire, je prenais pourtant bien soin de traduire ma liste de courses en allemand, mais les supermarchés étant en général ici beaucoup plus petits qu’en France, ils comportent moins de références. Je commençai ainsi rapidement à me faire un répertoire mental intitulé « où trouver quoi ». Cependant, un avantage en Autriche, c’est bien le nombre important de supermarchés. On en trouve aisément à chaque coin de rue, du moins dans sa capitale. Et d’ailleurs cela nous fait nous promener ! Qui pensait se rendre fréquemment comme ses aïeux dans une droguerie pour des produits d’hygiène et d’entretien ? Je pensais alors que l’exercice se limitait à de la marche forcée jusqu’à ce que je veuille m’enquérir d’articles nécessitant des compétences en matière de saut en hauteur. J’ai en effet l’impression que les étals se déploient ici habilement à la verticale. Au moins ça me permet de déranger quelqu’un d’un peu plus grand, voire charmant. Chaque envie de cuisiner quelque chose qui sort de l’ordinaire se transforme alors en jeu de piste ! Combien d’allers-retours pour débusquer tout ce qui est nécessaire ? En tout cas, si avec tous ces efforts vous avez un petit creux, vous pouvez toujours aller vous confectionner un petit casse-croûte au rayon charcuterie dans le pain que vous souhaitez et avec le jambon (ou le Leberkäse) qui vous fait le plus envie. Et dire que j’ai mis un an à connaître cette pratique…

Ca y est, le moment crucial approche, celui du paiement ! Lors d’un de mes premiers jours au pays de la valse, je faisais la queue derrière quatre personnes quand la personne qui arriva à ma suite lança de manière presque chevaleresque un « Zweite Kassa bitte » (une deuxième caisse je vous prie). Je vous avoue que c’est bien là une des rares pratiques locales que je n’ai pas encore ingérée. De toute façon je ne suis jamais assez rapide pour me jeter sur la caisse qui s’ouvre alors. Quelques minutes plus tard, très fière de mes achats plutôt locaux et que je me réjouissais déjà de découvrir, je sortis fièrement ma carte de crédit VISA. Malheur ! Le supermarché où je me trouvais ne l’acceptait pas et je dus laisser avec regret quelques paquets de saucisses à la caisse. « Bankomat » devint ainsi rapidement l’un de mes mots usuels préférés et je me mis à remplir mon porte-monnaie de billets.

Paiement effectué, déguerpissez au plus vite !

Le climat ambiant vous fait bien sentir que ce serait mieux d’aller trier vos produits ailleurs. A peine vous a-t-elle remis le ticket de caisse que la caissière s’attaque aux achats du client suivant. Ça tombe bien, des tables se trouvent à votre disposition dès le passage en caisse effectué. Et vous pouvez même souvent y moudre les grains de café que vous venez d’acheter. On a vraiment pensé à tout !

Il est quelle heure au fait ?

Une question qui m’est souvent venue à l’esprit alors que je tombais avant 20h sur une porte close de supermarché. En en ayant eu assez de débarquer chez des amis sans rien à boire ou à manger, je décidai de me prendre en main et ainsi d’aller parfois même faire mes courses avant le travail, le supermarché d’à côté ouvrant à 7h15. Vous aussi ? En tout cas de plus en plus d’établissements sont désormais ouverts en semaine jusqu’à 19h30, 20h, et voire 21h, sans compter les « dépanneuses » des gares, certaines étant même ouvertes le dimanche.

Le dilemme du samedi et des fêtes

Je pensais être à l’abri de toute surprise en achevant toutes mes emplettes le samedi avant 18h jusqu’au jour où je voulus acheter un aspirateur. J’avais bien remarqué le magasin d’électro-ménager de ma rue au préalable. Un samedi, vers 14h, je décidai de m’y rendre. Porte fermée ! Fermeture le samedi à midi. Je ne sais si vous avez aussi vécu un tel moment de la sorte, mais en ce qui me concerne, un sentiment de colère et de révolte mêlées m’envahit. Je ne pouvais y croire. Tout me passait par la tête. J’imaginais cette entreprise familiale dirigée par des fainéants rétrogrades voire même misogynes. Résultat, j’y retournai la semaine suivante avant midi, et eus droit à un excellent service. Je m’y rends depuis toujours régulièrement. Comme quoi on peut bien tout accepter !

De nombreux magasins, surtout indépendants, ferment en effet vers midi le samedi. C’est encore davantage le cas en dehors de Vienne.

Les 24 et 31 décembre, les magasins ferment également vers midi-14h, et pas seulement les commerces indépendants. Je dus ainsi prêter une robe à une amie belge pour le nouvel an. Elle avait eu en effet la bonne et agréable idée de remplir sa valise de bières et pensais s’enquérir d’une tenue pour la soirée à Vienne. Il était 15h, nous étions sur la fameuse Mariahilferstrasse, la rue commerçante probablement la plus connue du centre-ville, au milieu de magasins tous plus fermés les uns que les autres et où il y avait même moins de vie qu’un dimanche après-midi. L’avantage de ce genre d’expériences, c’est qu’elles vous font réaliser des économies.

Voilà ! J’en ai fini avec cette petite introspection consumériste qui me fait juste me dire que finalement on s’y fait et que ce n’est peut-être d’ailleurs pas plus mal comme ça. Allez ! Prenons les portes fermées du bon côté !

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