La Frittatensuppe, ou comment améliorer un bouillon

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La période des fêtes de fin d’année rime pour moi en partie avec repas. Enfin pas avec n’importe quels repas ! Des repas très structurés, qui s’étalent dans la durée, pendant lesquels on est bien entourés, et qui sont souvent bien arrosés. Le problème, si l’on en cherche un bien sûr, c’est que ces moments incroyablement gustatifs et festifs fatiguent nos estomacs et nos foies. Eh oui ! Je fais partie de ces gens qui cherchent à manger bien plus léger entre les grands repas de fête. Et pour cela, je me réfugie dans les bouillons ! Les bouillons n’intéressent cependant pas toujours toute la tablée, et chaque année j’essaye de nouvelles recettes pour les faire accepter davantage. Dur, dur. Mais tout ça, c’était avant de connaître la Frittatensuppe (le bouillon aux crêpes) !

Quoi de mieux pour faire ingurgiter à un enfant, ou même plus souvent à un adulte traumatisé par la soupe qu’on le forçait à manger petit, que de lui mettre un peu de crêpes dedans. Il fallait y penser. Depuis que j’ai fait cette découverte à Vienne, je ne m’en prive pas. Plus d’excuses pour ne pas servir un bouillon.

Je me souviendrai toujours de la première fois où je vis ce nom de soupe sur un menu. Je pensais qu’elle était faite avec des frites. Je me demandais juste quel pouvait être l’intérêt de faire des frites pour les mettre dans une soupe. La curiosité me poussa bien sûr à en commander une. Quelle ne fut ma surprise en recevant un bol de bouillon dans lequel trempaient des lamelles de crêpes ! Eh oui ! On appelait autrefois dans une grande partie de l’Autriche les crêpes « Frittaten ». Ce nom venait de l’italien « frittata », qui signifie « frit », du verbe frire (comme quoi les crêpes auraient pu facilement être des frites). En Suisse, en Allemagne et dans l’extrême ouest de l’Autriche, on parle de Flädlesuppe, et même de Pfannkuchensuppe dans certaines régions de l’Allemagne. On ne parle plus de frites mais il s’agit toujours de lamelles de crêpes qui nagent dans un bouillon. Enfin ce qui m’a le plus surpris, en cherchant l’orthographe exacte de ces termes sur Internet, ce fut de trouver un nom français pour ce bouillon ! Bien évidemment plus élégant, le consommé Célestine. Il s’agit bien toujours de lamelles de crêpes nageant dans un bouillon, mais le nom suggère qu’elles pourraient nager avec plus d’élégance que leurs consœurs européennes. Enfin, en tout cas, dans ma Bourgogne natale, et même dans toute la France, je n’avais jamais entendu parler de cette soupe, et pour moi elle restera toujours autrichienne.

Ce qui est super, c’est qu’elle permet aussi de recycler les crêpes de la veille, du midi ou du goûter qui auraient rassi, et même d’incorporer un bouillon en toute discrétion à une soirée crêpes !

 

Recette

Pour un litre de bouillon. Celui qui est servi dans les restaurants est presque toujours un bouillon de bœuf, mais on peut en servir avec des bouillons de légumes et autres. J’en sers pour ma part avec des bouillon asiatiques et cela n’a encore traumatisé personne.

Ingrédients :
75g de farine
1/8 L de lait
2 œufs
Sel
Beurre

Déroulement :
Battez les œufs, puis ajoutez-y au fur et à mesure la farine, puis le lait et enfin le sel.
Faites cuire les crêpes. Vous en aurez 3 ou 4.
Une fois refroidies, roulez-les et coupez-les en lamelles.
Il ne vous reste plus qu’à les déposer sur le bouillon au moment du service ou de les mettre sur une assiette pour que chacun s’en serve à sa guise.

P.S. : Vous pouvez aussi utiliser votre recette de crêpes maison.
Des variations sont possibles. On peut par exemple ajouter de l’ail des ours à la pâte lorsque c’est la saison, ou prendre une autre farine.

Bon appétit !

Le consommé Célestine

 

Retrouvez mes autres recettes en cliquant ICI 


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