Allons-y pour un verre de Sturm, c’est le moment des vendanges !

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Etant arrivée à Vienne un premier octobre, j’étais tombée en plein dans la période du Sturm, Sturmzeit ( il y a même un mot pour cela en allemand, enfin en allemand autrichien, on se comprend ! ) Je vis en gros sur le tableau du bar où j’allai « Sturm 2 € et quelques » et me demandai alors ce que cela pouvait bien être. Je cherchai dans mon dictionnaire et lus « tempête ». D’un naturel aventurier, j’en commandai un de suite. On me le servit bien sûr dans une petite chopine, ce qui m’amusa alors beaucoup (je n’en avais pas encore l’habitude). Première gorgée. « Mais c’est du bourru ! » m’exclamai-je. On me raconte encore aujourd’hui que j’arborais alors un sourire qui illuminait toute la salle et me faisait également sans doute passer pour une illuminée. Mais dites-vous bien que chez moi, dans le Chablisien, du bourru dans un bar, cela ne peut se voir. Ses bouteilles passent de manteau en manteau et l’on veille bien à sa congélation afin d’en profiter plus longtemps.

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Le bourru est en effet constitué du moût de raisin qui entame sa fermentation. Autant dire qu’il change de jour en jour et qu’il faut bien faire attention lorsque l’on en a à la maison. L’action de la levure et les gaz que cela génère offrent de jolies surprises. Combien de plafonds et murs à repeindre ? d’éponges et de serpillères noyées dans ce liquide riche en sucre et en levure ? Vous l’appelez d’ailleurs peut-être chez vous d’une autre façon, comme c’est le cas dans de nombreuses régions françaises. Bernache ? Paradis ? Neuer Süsser ?

Avec les années, j’ai découvert que le Sturm était beaucoup plus intéressant que je ne le pensais. Un soir on m’en offrit du rouge. Du rouge ! Je ne savais même pas que cela se faisait (mes plus plates excuses aux ressortissants du Beaujolais). Figurez-vous qu’aujourd’hui, mes préférés sont celui de Zweigelt (vin rouge autrichien très répandu) et de Uhudler (vin rosé ou parfois rouge du Burgenland).

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On peut boire du Sturm dans la plupart des bars et bistrots et bien évidemment chez les vignerons, dans leurs Heuriger ou Buschenschank. Notez par ailleurs que si vous en abusez quelque peu, vous comprendrez la raison pour laquelle on l’appelle « tempête ».

En tout cas lorsque j’en bois, j’ai l’impression d’être à la maison, de retrouver une sensation, un goût familier. Et désormais, dès que j’en ai la possibilité, j’en prends volontiers un verre et ai toujours l’impression de commémorer quelque chose. Et oui ! Les dernières vendanges !

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