Des patins sinon rien

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En cette période de confinement, j’ai l’impression de redécouvrir mon appartement et tout ce qu’il abrite (il y en a beaucoup, vraiment beaucoup…). Je sens qu’une relation s’installe entre ces objets et moi. Une relation faite d’affection, d’admiration, et parfois d’agacement et d’incompréhension, comme n’importe quelle relation humaine.

C’est ainsi qu’il y a quelques jours, alors que j’enfilais mes patins, leurs regards m’interpellèrent. Ils semblaient dire en cœur : « Amélise, tu nous as si longtemps ignorés ». Touchée par ces mots, je les remerciai d’être là, de garder mes pieds au chaud, et de garder le sol propre. Puis je déclarai : « Pour vous remercier comme il se doit, je vous consacrerai mon article de la semaine ». Tous trois revigorés par cette promesse, nous nous mîmes en route pour une promenade enchanteresse dans l’appartement. (Ne vous faites pas de souci pour moi. Cette histoire est, je pense, le fruit de mon imagination, quoique je n’en suis plus très sûre.)

Je clame haut et fort (ou plutôt en gros et en gras) mon amour et mon admiration pour les patins !

Avant de vivre en Autriche, il me semblait plus que curieux de devoir retirer ses chaussures lorsque l’on entrait dans une maison. Ayant grandi dans une ferme, ôter les bottes pleines de terre ou de fumier était une obligation, mais les chaussures pas du tout, surtout pour les invités. Les souliers que l’on qualifiait « de ville » étaient à nos yeux propres car ils se posaient sur des sols en dur (carrelage, macadam…). Aujourd’hui, je reverrais ce jugement, et presqu’à l’inverse. Cela m’étonnerait que la terre du jardin soit plus sale que poussières et autres matières de trottoirs urbains. Disons que son passage est plus visible à l’œil nu. Toutefois à l’époque, l’idée d’ôter mes chaussures en arrivant chez quelqu’un ou de demander à mes invités de le faire ne m’aurait jamais traversé l’esprit. Et l’expression « mettre des patins » faisait pour moi soit référence à du patin à glace, soit à une personne maniaque de la propreté.

Ainsi fus-je surprise de l’habitude, que je qualifiai alors « d’autrichienne », d’ôter ses souliers en arrivant chez quelqu’un. Les montagnes de chaussures en tous genres qui s’étalaient dans les entrées lors d’une soirée me semblaient démesurées. Les hôtes allaient quand même bien faire le ménage après la soirée ! Je remarquai aussi dans l’école où je travaillai que les élèves et les membres de l’administration portaient des chaussons ou des chaussures strictement réservées aux intérieurs. N’avions-nous personne pour faire le ménage à l’école ? Cela me semblait extrême et presque déplacé. Enfin tout cela, c’était avant les premières chutes de neige. Là je me rendis compte que c’était quand même bien de ne pas avoir de flaques d’eau sous son bureau et des couloirs qui ne ressemblaient pas à des patinoires. Je pris alors conscience de l’intérêt des patins et courus m’en acheter (on en trouve dans les drogueries et presque tous les supermarchés), pour les porter et les faire porter à mes invités ! Il est vrai que depuis, mon appartement est bien plus propre, surtout après avoir reçu des amis pour une petite soirée. Merci mes beaux patins ! <3 <3 <3 Si vous aussi vous en avez et portez, pensez à leur témoigner un peu de gratitude 😉

Les classiques

Les saisonniers

Les kitchouilles

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