Chaque année à mon retour de vacances fin août-début septembre, je suis bouche bée lorsque la nuit tombe sur Vienne. Je dois même dire qu’un sentiment de dépression s’empare quelque peu de moi. Il se trouve que je passe principalement la fin de mes vacances d’été dans ma Bourgogne natale et j’ai l’habitude de profiter des belles journées en restant à l’extérieur jusque vers 21 heures.
Retour à Vienne le 1er septembre dernier, et comme chaque année, la même scène se rejoue : « Mince, il est déjà 21 heures ! J’avais pas vu le temps passer ! » et quelqu’un me répond toujours « Mais non Amélise ! Il est tout juste 20 heures ! ». Et oui ! C’est le grand retour dans mon foyer autrichien, bien plus à l’est que les terres qui m’ont vu grandir. Dur, dur, dur. Et je me plains, et je me morfonds, et je ne veux rien faire. Je me dis pourtant toujours « Pense à tes compatriotes bretons ! Pour eux c’est sûrement bien pire ! ». Mais rien n’y fait, surtout quand je pense à ce qui arrive encore fin octobre, le deuxième effet kiss cool, le changement d’heure ! Nous reculerons en effet d’une heure et perdrons ainsi une heure de soleil en fin de journée. Bonjour la sortie du bureau dans la nuit noire !* Mes pensées ne font en ce moment de l’année que s’assombrir. Il me faut réagir !
Réaction lumineuse
Après avoir vécu cela deux ans de suite, je décidai de tenter de trouver des solutions pour m’adapter et rester de bonne humeur.
Première étape : Se lever plus tôt !
Obligé si l’on veut davantage profiter de la lumière du jour. Et pour nous faciliter la tâche, on peut commencer par des courses, les supermarchés ouvrent en effet vers 7 heures du matin (ou par une course… à pied). Pour ma part, j’ai même la possibilité d’aller au bureau dès 7 heures ! On dirait que tout est fait pour que je débute ma journée aux aurores.
Deuxième étape : Apprécier davantage de sortir de nuit !
J’ai effectivement pris l’habitude de faire quelques promenades dans la ville après le dîner et je dois avouer que c’est aussi un excellent moyen de découvrir ou redécouvrir Vienne et notamment son centre-ville. Les rues et les places sont beaucoup plus calmes que de jour et certains monuments sont magnifiquement éclairés.
Après ces petits changements je ne pense même plus à ce décalage d’ensoleillement (d’une cinquantaine de minutes entre Vienne et mon petit coin de Bourgogne). Je n’y repense souvent qu’au moment des fêtes de fin d’année, lorsque je rentre en France et qu’il ne fait pas encore nuit à quatre heures de l’après-midi.
Une incroyable découverte
Je me dis souvent que la France et l’Autriche mériteraient tout de même bien une petite heure de décalage (juste pour respecter le soleil, et peut-être aussi mes anciennes habitudes). Figurez-vous (enfin pour ceux qui ne le savent pas) que j’appris il y a peu qu’il y eut bien une heure de différence entre nos deux pays, et cela avant la Seconde Guerre mondiale. La France était alors à l’heure du méridien de Greenwich, mais la guerre arriva, et avec elle l’occupation de la France. C’est ainsi que pour des raisons pratiques l’occupant nazi imposa l’heure allemande en zone occupée dès 1940 (GMT+1). Le gouvernement de Vichy décida de s’aligner sur cette décision et après-guerre et à la suite de nombreuses hésitations, il fut décidé en France de rester sur le fuseau horaire GMT+1, qui était celui de tous les pays voisins continentaux. C’est évidemment bien plus pratique.
En tout cas, j’espère que vous aussi vous arrivez à surmonter le retour des vacances et son décalage lumineux !
*J’espère que vous avez noté un brin d’humour dans l’emploi du « bonjour ».
