Carnaval en Autriche

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Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, mon installation en Autriche me permit de redécouvrir la tradition du carnaval (Fasching comme on dit en Autriche). Mes derniers souvenirs de cette fête remontaient à l’école primaire lorsque nous passions déguisés dans les rues de notre village avec tous mes camarades de la classe unique. C’est d’ailleurs dans les écoles autrichiennes que je redécouvris cette ambiance en voyant mes élèves, tous plus déguisés les uns que les autres. De nombreux collèges et lycées organisent d’ailleurs des concours afin d’élire les plus beaux déguisements. Et tout cela commence d’ailleurs dès le jardin d’enfants. N’avez-vous pas déjà été surpris par des hordes de petits tigres et autres animaux, ou de princesses et super-héros le matin du mardi gras dans les transports en commun ? J’ai ainsi quelque peu succombé à ces pratiques, arborant au bureau en ce jour au moins un accessoire de déguisement. Je choisis, vous le pensez bien, presque toujours une couronne et les gens que je croise m’interpellent souvent en me disant que je fais une belle princesse. Je leur réponds alors « Nein! Ich bin eine Kaiserin! » (« Non, je suis une impératrice ! ») et ces derniers trouvent même la force de s’excuser !

Les beignets

Pour moi, le carnaval en Autriche rime en réalité davantage avec beignet (on l’appelle ici Krapfen) qu’avec couronne. J’étais la première fois très étonnée de voir tous mes collègues engloutir un Marillenkrapfen, beignet à l’abricot, classique en Autriche, et qui ne me semble jamais appétissant. Polie, je m’attelai à sa dégustation. On ne peut pas dire que c’est ma tasse de thé et il m’en fallut d’ailleurs plusieurs tasses pour le faire passer. Enfin tout cela, c’était jusqu’à ce que je découvre le Sisi Krapfen de la maison Aida. Vous vous doutez bien qu’un beignet associé à Sissi ne pouvait pas me résister. Un beignet de couleur parme, à la violette, trop bon, trop mignon, mais qui a malheureusement disparu des étals de cette chaîne de cafés-pâtisseries familiale. Souhaitant tout de même trouver mon beignet à moi pour cette année, je décidai d’en goûter de nouveaux. Mon choix se porta spontanément sur un beignet Mozart, qui ne peut que plaire aux amateurs de la célèbre Mozartkugel, « boule de Mozart », avec sa subtile crème de massepain et de pistache, et sur un beignet rose arborant un cœur et fourré à la framboise, un délice ! Alors pour ceux qui n’apprécient pas tant les beignets classiques, je vous conseille vivement de pousser la porte du premier Aida qui se trouve sur votre chemin.

Les bals

Mardi gras sonne la fin de la traditionnelle saison des bals et se termine en beauté par le bal Elmayer (la plus célèbre école de danse viennoise). L’attrait des bals en a tout de même bouleversé son calendrier et il sont de plus en plus nombreux à être organisés jusque fin juin. Ce soir (jeudi précédant le mardi gras), vous pouvez regarder ou au moins jeter un œil au très célèbre bal de l’opéra qui est retransmis sur les chaînes ORF 2 et 3sat dès 20h15. Devenu un événement très mondain bien qu’officiel, le président de la République d’Autriche y étant toujours présent, son traitement télévisuel prête souvent à rire, mais l’ouverture du bal est véritablement enchanteresse. Si vous n’êtes pas du tout ou pas seulement amateurs de bals, vous verrez bien le terme Fasching un peu partout pour des soirées et activités en tout genre, mais déguisées !

Pour ma part je vais refaire ma Kaiserin, forcer à nouveau mon directeur à acheter des beignets pour tout le monde sans y toucher car il refuse de m’en offrir un à la Sissi, et me déguiser et tourner le nouveau clip de ma troupe de théâtre. Et vous ?

 

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