La serre tropicale (3ème épisode à Schönbrunn)

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La grande serre du parc de Schönbrunn (Palmenhaus) éblouit les visiteurs par son élégance, notamment conférée par les courbes de sa structure en fer. En plus d’être très moderne au moment de sa construction (1881-1882), la serre était surtout la plus grande du monde !

Même si elle ne l’est plus aujourd’hui, elle reste toutefois l’une des plus belles architectures de la capitale autrichienne.

Un symbole de l’ère industrielle

En cette fin XIXème, les grandes villes voient pousser des structures en fer alors d’une grande modernité, et parmi elles de grandes serres pour agrémenter parcs et jardins. L’empire austro-hongrois se doit lui aussi de prendre part à ce mouvement de célébration des techniques nouvelles. L’empereur François-Joseph (1830-1916) décide donc de la construction de celle qui sera la plus grande serre du monde. Stylistiquement parlant, on ne peut dire que son architecte Franz Xaver Segenschmid ait fait preuve d’une grande créativité. Si vous avez déjà vu la grande serre victorienne des Kews Gardens de Londres, vous remarquerez que celle de Schönbrunn lui ressemble énormément. Le bâtiment est en effet divisé en 3 pavillons dont celui du milieu domine par sa hauteur. L’édifice viennois a lui aussi une structure en fer forgé et en fonte (respectivement 600 et 120 tonnes) et est couvert de verre (45 000 vitres couvrent une surface de 4 900 m2). L’ensemble fait 113 m de long et culmine à 28 m de haut avec le pavillon central. Le temps aidant, les détails, notamment au niveau des courbes, sont plus élégants à Schönbrunn. Cela n’empêcha pas la serre d’être au cœur de nombreuses critiques après son inauguration pour son architecture des plus dépaysantes et son coût. Les dépenses ne s’arrêtèrent pas là puisque l’entretien du bâtiment n’est pas aisé et surtout que trois bombes l’endommagèrent énormément, comme sa collection de plantes, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Une collection de plantes impressionnantes et ancienne

La riche collection impériale de plantes exotiques vit le jour grâce à François-Etienne de Lorraine, empereur du Saint-Empire romain germanique et époux de la grande Marie-Thérèse. Ce dernier était passionné de botanique et finançait même des expéditions en Afrique et dans les Indes pour qu’on lui rapporte des espèces rares. La collection actuelle est donc la digne héritière de la passion de François-Etienne. C’est aussi à lui que l’on doit le zoo voisin, alors ménagerie impériale. On compte aujourd’hui environ 4 500 espèces de plantes dans la collection gérée et entretenue par les équipes des jardins nationaux.

Des climats variés

La serre surprend par les différences de température et de climat entre ses différents pavillons, respectivement 5, 12 et 18 degrés du pavillon Nord au pavillon Sud. On trouve en face de l’élégante serre une serre plus petite et au style moins travaillé qui abrite la maison du désert (Wüstenhaus) dans laquelle on peut observer la faune et la flore des grands déserts du monde.

Pour ma part, je trouve ces serres magnifiques et ne me lasse pas de regarder la grande serre dans son environnement de palmiers, parterres de fleurs et fontaines, mais je regrette le peu (très peu) d’informations disponibles sur place sur la collection et ses espèces. Ayant peu de connaissance en botanique et les visites guidées étant suspendues en raison de la pandémie, cette promenade dans un théâtre de verdure, de fer forgé et de verre ne reste malheureusement qu’esthétique.

Informations pratiques

Entrée du parc la plus proche : Hietzinger Tor (U4 Hietzing et trams 10, 49, 52 et 60).

Tarifs : 7 € par personne, 5 € pour les moins de 19 ans. Carte annuelle à 30 €. Billets jumelés avec la maison du désert et le zoo disponibles. L’entrée de la maison du désert est gratuite avec le Niederösterreich-CARD.

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