L’été dernier, je passais quelques jours dans le Mühlviertel, le nord ouest de la Haute-Autriche, un coin peu touristique. Parmi les quelques petits musées à voir, il y en avait un dédié à Adalbert Stifter, installé dans l’ancienne école de Schwarzenberg am Böhmerwald. Adalbert Stifter (1805-1868) est l’un des plus grands écrivains autrichiens du XIXe siècle et ses œuvres sont devenues des classiques qui restent très lus. N’ayant encore jamais lu l’un de ses livres, la visite du musée me décida à sauter le pas.
Ne sachant quel ouvrage choisir, je m’enquis de l’un de ses titres les plus célèbres, et dont j’adore le titre : Cristal de roche (Bergkristall en allemand), publié pour la première fois en langue originale en 1853. Une bonne partie de son œuvre a été traduite en français.
Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de littérature du milieu du XIXe siècle et les premières pages furent pour moi quelque peu difficile à lire tant les descriptions sont longues et le rythme lent. Je fus toutefois rapidement conquise par cette écriture. Dans Cristal de roche, comme dans les deux autres nouvelles compilées dans le livre que j’avais acheté, Granite et Mica blanc, Stifter dépeint la vie quotidienne dans les montagnes et ses paysages avec tant de détails que l’on s’y engouffre. On ressent là l’influence de son autre grande passion artistique, la peinture.
Parmi les thèmes centraux de ces trois histoires, il y a les relations entre les petits-enfants et leurs grands-parents. Ces dernières sont davantage décrites que celles entre les uns et les autres dans ces mondes ruraux que Stifter croque si bien. Ses personnages principaux vivent des expériences originales et qui relèveraient parfois de la magie. Ces histoires sont d’ailleurs pour moi de vrais contes.
Si vous aimez vous plonger dans ces atmosphères rurales de montagne du XIXe siècle, ou si vous souhaitez faire une découverte littéraire, je vous invite à lire Cristal de roche et à découvrir l’œuvre de Stifter. Pour moi, ce sera prochainement son œuvre probablement la plus célèbre, encensée d’ailleurs par Michel Foucault, L’Arrière-saison (titre original : Der Nachsommer).
Informations pratiques
Références du livre en français : Cristal de roche, Pierres multicolores 1, traduit par Bernard Kreiss, éd. Cambourakis, 2020.
Si vous ne souhaitez lire que la nouvelle « Cristal de roche », elle est disponible aux éditions Sillage : Cristal de roche, traduit par Germaine Guillemot-Magitot, éd. Sillage, 2016.
Nous avons à Vienne la chance d’avoir une librairie francophone, la librairie List (Porzellangasse 36). N’hésitez pas à vous y rendre pour vos achats et à les contacter pour vos commandes.
