La première fois que j’ai entendu parlé de la porcelaine de Vienne, c’était certainement comme nombre d’entre vous, en visitant la Hofburg (la Silberkammer plus précisément, argenterie et autres trésors de la table des Habsbourg). C’est cependant le fameux guide de ma Niederösterreich-CARD qui m’apprit que l’on pouvait en visiter une manufacture et le musée qui lui est dédié.
La manufacture de porcelaine d’Augarten a été fondée en 1923 dans ses locaux actuels au cœur du parc d’Augarten dans le deuxième arrondissement de Vienne. Elle est l’héritière de la manufacture de porcelaine viennoise, fondée en 1718 et qui se trouvait dans une rue que l’on connaît tous, la Porzellangasse (9ème arrondissement) ! En 1743, sous Marie-Thérèse, elle devint impériale et connut un grand essor. Elle dut cependant fermer ses portes en 1864. On ne peut certes pas dire que l’actuelle manufacture soit impériale, mais sa localisation et son exposition nous plongent bien au temps de la monarchie des Habsbourg.
Remontez l’allée centrale depuis la Obere Augartenstrasse et poussez la porte du palais ! Vous allez en prendre plein les yeux, et il se peut d’ailleurs que cela vous donne envie, comme à moi, de vous mettre à table. Le musée fut récemment rénové et délivre des informations claires sur la fabrication de la porcelaine ainsi que sur l’élaboration de ses formes et de ses décors. On effectue également un petit périple dans l’histoire des styles et des modes de vie passés, tout cela autour de l’ancien four monumental de la manufacture.
Je ne peux que vous conseiller de prendre la visite guidée (en allemand et en anglais) afin de mieux appréhender l’histoire de la manufacture d’Augarten et ses techniques de production. Je vous conseille également la visite des ateliers. Elle n’a lieu que le matin en semaine mais permet de voir des artistes et artisans au travail, une très belle expérience ! A la fin de celle-ci, vous avez la possibilité d’acheter des pièces à moindre coup car elles ont un petit défaut (souvent d’ailleurs invisible aux yeux du commun des mortels).
Acquérir de la porcelaine d’Augarten revient tout de même très très cher, et fut longtemps une forme de placement d’argent pour les foyers autrichiens. C’est le cadeau de mariage par excellence. Ainsi, si l’on sait quel service vous avez chez vous, vous vous voyez offerts, lors d’une célébration quelconque, un ou plusieurs éléments de ce service. Ces cadeaux sont le plus souvent l’œuvre des mères et des belles-mères. Cette pratique existe d’ailleurs à une échelle bien moins élégante avec la célèbre céramique de Gmund. Vous vous doutez bien que ces traditions sont aujourd’hui moins répandues. Je les trouve cependant très süβ* (mignonnes). Si vous cherchez un souvenir chic, empreint de traditions et très viennois, vous y trouverez chaussure à votre pied (si l’on peut employer cette expression).
En ce moment, il est aussi possible de voir deux « tableaux pièges » de Daniel Spoerri. L’un d’eux fut d’ailleurs l’objet du dernier jeu-concours photo de « Ça valse à Vienne » pour lequel la gagnante s’est vue offrir deux entrées pour le musée avec la visite de la manufacture. Si vous souhaitez ne pas manquer les prochains jeux, inscrivez-vous au club !
Profitez de votre visite à la manufacture pour découvrir ou redécouvrir le très élégant parc Augarten !
Informations pratiques
Visites guidées des ateliers de la manufacture du lundi au jeudi à 10h15 et à 11h30.
Visites guidées du musée le samedi seulement à 14h et à 15h.
L’entrée du musée coûte 7 €, 11 € avec la visite guidée du musée et 14 € avec celle des ateliers. Pour les détenteurs de la Niederösterreich-CARD, l’entrée du musée est gratuite, il ne faut payer que le supplément pour la visite guidée.
Notez qu’il n’y a point d’audioguide !
Le tout se trouve au 1 de la Obere Augartenstrasse. Les lignes de bus 5A et de tram 31 s’arrêtent en bas de l’allée qui mène au palais. Les lignes de tram 2 et 5 et celle du bus 80A à proximité. Enfin la station de métro Taborstrasse (U2) est à cinq minutes à pied.
*Il m’arrive en effet à moi aussi d’employer des mots en allemand alors que je m’exprime en français.
