Le basilic, un des monstres de Vienne

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Vienne a beau être élue depuis des années ville la plus agréable au monde, elle renferme tout de même de nombreux monstres en ses murs. Parmi eux, on compta au XIIIème siècle un basilic !

Vous pensez à l’herbe aromatique ? Eh bien figurez-vous que le basilic est aussi un animal fabuleux, connu depuis l’Antiquité. Comme tous les monstres il porte les traits de différents animaux. Au Moyen Age, on racontait le plus souvent qu’il était le fruit d’un œuf de coq (oui de coq, pas de poule) couvé par un crapaud. Cela donnait une créature à la fois coq et dragon !

A Vienne, il y en eut un au 7 de la Schönlaterngasse (rue de la belle lanterne, qui a d’ailleurs toujours une belle lanterne !).

En face de la maison du basilic.

Ce basilic, on peut toujours le voir sculpté, dans une niche.  On dirait qu’il a pris un peu d’embonpoint avec le temps, mais son histoire fait toujours froid dans le dos.

Son histoire nous a été transmise au XVIème siècle, et il y a comme toujours quelques divergences dans son récit, mais une chose est sûre, en plus d’être laid, le basilic était une véritable puanteur.

Le 26 juin 1212, une servante du boulanger qui occupe la maison va chercher de l’eau au puits dans la cour et se plaint ensuite d’une odeur nauséabonde (dans certaines versions, elle meurt sur le coup). Le commis du boulanger, Hans (prénom habituel du héros), décide de descendre dans le puits pour voir ce que cela peut bien être (et épate ainsi tout le monde de son courage). Il parvient à voir l’animal et remonte à temps pour ne pas finir le reste de sa vie au fond du puits. Là il décrit la bête, mais pour l’identifier, on fait appel à un homme instruit (souvent un médecin), qui reconnaît là un basilic et donne le remède pour s’en débarrasser. Le remède : Faire en sorte que le basilic voit son propre reflet pour mourir de peur (Cela rappelle la légende de la Méduse ! Comme quoi on peut toujours recycler des légendes). Un volontaire ? Hans bien sûr ! Hans qui dans certaines versions exige la main de la fille du boulanger s’il sort vivant de l’affaire (il faut bien que l’amour triomphe aussi). La suite ? Hans redescend dans le puits avec un miroir pour bouclier et en moins de deux il tue le basilic ! Quel courage ! Quel héros ! Tout le monde jeta ensuite pierres et terre dans le puits pour recouvrir la bête et son souvenir. Enfin son souvenir perdure tout de même jusqu’à nos jours !

On peut d’ailleurs voir la scène sur la maison !

Elle porte même une inscription qui est celle qui fut apposée sur l’édifice en 1577, à l’orthographe des plus intéressantes !

Le restaurant qui se trouve au numéro 3 a pris cette légende pour nom et propose lui aussi une interprétation de la scène du puits 😉

 

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