La Parisergasse, un peu de Paris à Vienne ?

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Nombre d’entre nous n’ont jamais autant arpenté leur ville, leur village, leur région que depuis l’arrivée de la pandémie de Covid-19. J’avais l’impression de déjà très bien connaître Vienne et ses environs, mais la situation a véritablement décuplé ma curiosité et par là même le nombre de découvertes que je fais.

L’une d’elles fut la rue de Paris, Parisergasse, en plein cœur du 1er arrondissement de Vienne. Je trouvais un certain charme à cette rue. Elle est pavée, très courte (60 m de long), étroite, bordée de cinq immeubles de styles architecturaux différents, et elle arbore quelques élégants lampadaires. Elle va du Schulhof à la Judenplatz et se trouve ainsi au cœur de l’ancien ghetto juif médiéval. Quand je découvris que la rue s’appelait en français « rue de Paris », je sentis mon cœur se réchauffer. La ville me manque beaucoup. J’adore son offre culturelle et patrimoniale et ma sœur chérie y vit. J’étais donc toute contente de trouver ce petit bout de Paris dans ma ville de Vienne et pendant des mois je faisais des détours pour y passer et profiter de ces sensations et souvenirs qui revenaient en tête. C’est aussi l’occasion de prendre un chemin plus calme et moins bruyant que certaines rues commerçantes.

Enfin cela jusqu’à ce que j’apprenne que la rue de Paris ne fut pas baptisée ainsi pour rendre hommage à la capitale française mais en souvenir du jugement de Pâris car une maison portait autrefois l’inscription « Zum Paris » en référence au prince de Troie. J’étais tellement déçue ! En plus, il n’y a même pas un petit bout de fresque ou de sculpture pour évoquer cet épisode mythologique. Enfin c’est quand même l’occasion de se replonger dans cette histoire.

Pâris et son jugement en quelques mots

Pâris est le fils du roi mythique de Troie, Priam. Sa sœur Cassandre ou sa mère Hécube, ça dépend des versions, prédit qu’il causera la perte du royaume. Son père décide alors de faire assassiner le bébé une fois venu au monde. Le nourrisson est ainsi déposé sur le mont Ida, mais manque de bol pour certains, il est recueilli par un berger. Un jour qu’il était sur le mont parmi ses moutons, il vit venir à lui trois déesses, trois femmes sublimes et divines venues tout droit de l’Olympe, Héra, Athéna et Aphrodite (Junon, Minerve et Vénus dans la mythologie romaine). Elles étaient en train de célébrer un mariage quand la déesse de la discorde leur jeta une pomme d’or portant l’inscription « pour la plus belle » (la fameuse pomme de la discorde !). Pour éviter d’entacher l’ambiance de la fête en départageant les 3 beautés, Zeus, décide de les envoyer auprès de Pâris (décision franchement lâche). Pâris lui fait un choix ! Il donne la pomme d’or à Aphrodite, qui lui avait promis l’amour de la plus belle femme du monde, Hélène. Pâris décide alors d’aller chercher son cadeau, la belle Hélène. Mais celle-ci était mariée à Ménélas, roi de Sparte. C’est ainsi que commença la guerre de Troie (comme quoi sa mère, ou sa sœur, avaient bien raison).

Je trouve cette histoire vraiment intéressante, elle nous confronte à la question d’opérer ou non des choix, et de faire face à leurs conséquences. Il y eut dans l’histoire des historiens qui avancèrent l’idée qu’après la guerre de Troie, Pâris aurait parcouru la Méditerranée puis remonté le Rhône, la Saône et la Seine pour fonder une nouvelle ville qui deviendra Paris. J’ai envie de dire que la boucle est bouclée.

Désormais, quand je passe par la rue de Pâris, je suis toujours nostalgique, mais je me mets aussi toujours à rire à cause de cette histoire. Je suis certaine que vous aussi vous ne passerez plus par cette rue par hasard !

Notez que l’on pourrait aussi traduire Parisergasse par « rue des Parisiens », mais ça, c’est une autre histoire 😉 

 

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