Balade en Savoie : La Savoyenstraße

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On poursuit notre ascension d’Ottakring ! Après la Thaliastraße, assez longue, et la Gallitzinstraße, très en pente, nous voici sur la Savoyenstraße. Aujourd’hui nous arpentons la Savoie (« Savoyen » en allemand). Notre Savoie viennoise nous offre quelques reliefs, le haut d’un mont, une route sinueuse, et de nombreux passages en forêt. On pourrait très bien être en Savoie !

Cette rue, ou route, est la plus haute d’Ottakring, le 16ème arrondissement de Vienne, étant bordée d’un côté par la forêt viennoise, et de l’autre par des parcs très arborés, elle n’offre aucune vue directe sur la ville, mais de nombreux départs et passages de chemins de randonnée, ainsi bien sûr que des surprises ! Nous commençons à la caserne de pompiers de Steinhof, dont le fameux hôpital et le grand parc s’étendent derrière.

Pratique, on tombe sur un panneau présentant deux chemins de randonnées à faire dans le coin (Stadtwanderweg 4 et 4a). Si l’on souhaite inviter des copains à se joindre à la balade, il y a même une cabine téléphonique.

C’est parti et on peut déjà faire une pause devant le monument en hommage à Ferdinand Degen, où on peut même pique-niquer. Ferdinand Degen, qui contemple la caserne de pompiers pour l’éternité, a justement été le fondateur des pompiers volontaires d’Ottakring, il fut également conseiller municipal, et membre de l’association pour l’embellissement d’Ottakring (Ottakringer Verschönerungsverein), association qui s’occupa aussi d’embellir la forêt (à vous de le découvrir en vous promenant 😉).

On se remet en marche, mais il faut faire attention jusqu’au croisement avec la Haydlergasse. Cette petite portion de route est la seule à ne pas avoir de trottoir aménagé pour les promeneurs. Je vous conseille donc de longer la route par le chemin, qui commence derrière le monument de notre cher Ferdinand, pour rejoindre ce croisement. Si vous venez de faire l’ascension de la Gallitzinstraße, vous arriverez directement à ce croisement.

On passe devant la porte de derrière du jardin d’enfants où l’on souhaiterait tous aller. Il y a d’ailleurs des places de libres !

On remarque de toute part des petits chemins qui s’aventurent dans les bois et à un endroit une entrée bien marquée par des panneaux d’informations. Ces derniers sont consacrés aux oiseaux qui vivent dans ces bois et ont été réalisés par les biologistes et ornithologues voisins. Un peu plus loin, on remarque en effet un bel ensemble de bâtiments qui abrite différents instituts de recherche affiliés à l’université vétérinaire de Vienne. Et après, surprise ! On tombe sur le château d’Ottakring, Schloss Wilhelminenberg, d’où on a une superbe vue sur la ville.

L’arrêt de bus du château constitue le point culminant de la Savoyenstraße, ensuite on redescend. Toujours dans les bois, d’où l’on peut plus ou moins contempler des villas, plus ou moins bien restaurées.

Le kilomètre (plus exactement 1,2 km) de la Savoyenstraße prend ensuite fin dans le 17ème arrondissement, au croisement avec la Wilhelminenstraße, qui nous fait redescendre en ville.

Mais pourquoi cette rue fait-elle référence à la Savoie ? Je pensais tout naturellement au Savoyard le plus célèbre d’Autriche, le prince Eugène (1663-1736), commandant en chef des armées du Saint-Empire romain germanique, au service des Habsbourg. Eh bien non ! La Savoie fait ici référence à une cousine éloignée, plus jeune et bien moins célèbre qu’Eugène, Marie-Christine de Saxe-Courlande (1779-1851). Saxe-Courlande, mais alors pourquoi Savoie me direz-vous ! Il se trouve que Marie-Christine avait été duchesse de Savoie-Carignan de son premier mariage. Elle épousa ensuite Jules Max Thibault, comte de Montléart, avec lequel elle vint s’établir à Vienne, sur les hauteurs d’Ottakring, et même plus précisément dans son château, que nous venons de voir (enfin dans son ancienne version). Il faut dire que son petit-fils, Victor-Emmanuel II, devint premier roi d’Italie. C’était pas rien la Savoie à l’époque ! Je note aussi qu’Ottakring aime honorer ses femmes, enfin du moins sur ses hauteurs, où l’on trouve Wilhelmin, belle-fille de Marie-Christine par ailleurs, à presque chaque coin de rue (Wilhelminenstraße, Wilhelminenspital, Wilhelminenberg…).

Je vous invite à vous rendre sur la Savoyenstraße de nuit, et avec des invités de passage ou des Viennois qui ne connaissent pas ce très bel endroit de Vienne (ça existe). La découverte en est encore plus surprenante quand on se retrouve au milieu des arbres et ensuite devant un grand château illuminé offrant une très belle vue sur Vienne. Pour cela, on peut prendre les lignes de bus 46A et 46B à la station Ottakring (U3, S45, 44, et 46), qui vous mènent au château en dix bonnes minutes. Essayez d’ailleurs de prendre l’autre pour repartir, afin de redescendre de l’autre côté de la colline. Cette sortie ne m’a assuré que des cartons pleins 😉

P.S. : La balade peut bien évidemment s’effectuer dans l’autre sens. 😉

Informations pratiques

On peut facilement se garer le long en voiture. Lors des belles journées, les places peuvent quand même se faire rares.

Les bus 46A et 46B passent toutes les 15 minutes et toutes les 30 minutes à partir de 21h, de quoi faciliter la balade.

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